Ourson d’Avril est une boutique en ligne qui existe depuis 2014. Son produit phare est le livre personnalisé qui met en scène le doudou des enfants. Les fabuleuses histoires d’Ourson d’Avril, concoctée par la main de Gwladys Dahan, sa créatrice, fait voyager le doudou des enfants à travers cette question « Que fait doudou quand tu dors ? ».

Depuis cette idée originale, Ourson d’Avril développe aussi des affiches, des coffrets naissances et plusieurs formats de livres personnalisés.

Gwladys Dahan, sa fondatrice revient pour nous sur l’histoire d’Ourson d’Avril.

Gwladys, pouvez-vous nous raconter la génèse du projet ?

Je me suis lancée sans trop réfléchir au business plan, sans trop me poser de questions. Tout a commencé lorsque j’ai mis en scène, pour ma nièce, son doudou dans une histoire. Elle a adoré, elle dormait avec son doudou et le livre.

L’histoire a tout de suite tourné autour de ce ce que fait doudou pendant la nuit. Je trouvais que c’était assez féérique, poétique et mystérieux. Rapidement mon entourage m’a demandé de refaire ce livre avec les doudous d’autres enfants. J’ai commencé alors à me poser la question de me lancer.

A l’époque, j’étais architecte d’intérieure et je ne voulais pas tout lâcher pour lancer ce que j’avais alors baptisé Le Monde de Doudou. Mais j’ai créé mon premier site web, toute seule – mon mari est aussi un peu dans l’informatique, donc il m’a aidé… mais pas tant que ça (rires) – sous WordPress. J’ai rapidement mis sur pied la boutique en ligne.

Le plus compliqué a été de proposer un module spécifique pour que les gens uploade une photo du doudou au moment de finaliser leur commande.

Depuis octobre 2015, je suis à plein temps sur Ourson d’Avril. J’avais lancé le projet 6 mois auparavant. Depuis près d’un an, j’ai été rejoint par Justine Robinsur le projet. Nous marchons désormais à deux pour faire grandir l’activité. Le Monde de Doudou est devenu Ourson d’Avril en Novembre 2017.

C’était un changement de nom nécessaire parce que nos produits évoluent. On est plutôt contentes de ce nom qui rappelle l’enfance, le temps de l’insouciance, les blagues légères du 1er avril et l’arrivée des beaux jours. Ce nom nous ressemble et ressemble à l’ADN de ce qu’on fait.

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lorsque vous vous êtes lancée ? Avez-vous été conseillée ?

Pour la structure juridique, j’ai longtemps été auto-entrepreneur car j’avais peu de charges et que c’était un statut simple pour la gestion de l’activité. Désormais, nous sommes deux associées en SARL.

J’ai été conseillée par mon entourage pour choisir ma structure. Je n’avais pas fait de business plan au départ car je n’avais pas d’investissements à réaliser et que j’étais encore salariée. Je ne consacrais donc pas tout mon temps au Monde de Doudou.

Si je devais recommencer, je ferai sans doute un business plan, pour évaluer la rentabilité potentielle du projet.

La difficulté a notamment été de fixer un prix pour le livre. Ourson d’Avril a peu de concurrents directs. Il a fallu évaluer le temps passé, le coût de fabrication et le prix psychologiquement acceptable par nos clients pour ce cadeau. Nous avons récemment changé d’imprimeur (ndlr : il reste situé en France) ce qui nous a permis de réajuster nos prix légèrement à la baisse. Nous sommes plus à l’aise avec nos prix aujourd’hui car nous trouvons qu’ils correspondent bien à la valeur du livre.

Par ailleurs, notre activité est très saisonnière. Nous réalisons près de 70% de notre chiffre d’affaires sur 4 mois de l’année autour de la période de Noël. Aujourd’hui, nous mettons en place des produits et une stratégie pour mieux répartir les ventes.

Comment avez-vous construit la stratégie marketing digital et quels sont vos principaux canaux d’acquisition ?

J’ai peu à peu investi les réseaux sociaux, Facebook et Instagram. Aujourd’hui on compte près de 4 000 fans sur Instagram et Facebook réunis.

Instagram est un très bon levier pour nous avec un fort engagement. Aujourd’hui, 80% de nos commandes proviennent d’Instagram.

Nous investissons en publicité sur Instagram et Facebook. Il est difficile pour nous de mesurer l’impact exact de nos publicités car souvent il s’agit de campagnes de notoriété : l’acte d’achat n’est pas forcément immédiat. Il faut constamment se rappeler à notre cible pour que le message lui parvienne dans un bon timing (proche d’un anniversaire d’enfant, d’une naissance ou de Noël évidemment).

Le référencement payant sous Google est un levier intéressant mais le ROI mesuré ne nous permet pas d’être rentable à l’heure actuelle. Notre référencement naturel se parfait, nous y travaillons, mais le secteur est assez concurrentiel ; il est difficile de se positionner dans les premières positions sur les requêtes clés. Le changement de nom a impacté notre référencement naturel : même si nous n’avons pas tout perdu, notre référencement a été chamboulé et il faudra un certain temps pour revenir à nos positions initiales.

La newsletter, aujourd’hui, n’est pas un levier marketing digital clé car nous l’activons de manière irrégulière. Cela nous prend du temps et il est difficile de tout mener de front.

On travail également le marketing d’influence. Les Mamans influenceuses sont nombreuses sur Instagram et peuvent nous permettre d’atteindre plus facilement et plus largement notre cible. On noue des partenariats avec elles en les approchant directement sur Instagram.

Comment avez-vous fait évoluer votre site web ?

Nous avons toujours conservé la structure initiale du site en la faisant évoluer jour après jour. Le site a subi une évolution majeure avec le changement de nom. J’ai repensé le design du site et fait intégrer les maquettes par un développeur web. Cela nous a permis d’avoir un rendu fidèle aux maquettes imaginées et donc de passer un cap en terme de design.

Dès le départ nous avons fait le choix d’adopter PayPal et Payplug pour nos solutions de paiement. C’était simple à intégrer grâce à des plugins WordPress simples et nous avons toujours été satisfaites de ce choix donc nous avons conservé ces solutions.

Comment gérez-vous votre activité au quotidien ? Quels sont les défis logistiques à relever ?

Au quotidien, la logistique est un élément important. Nous avons longtemps été récupérer les livres chez l’imprimeur pour ensuite les emballer et les expédier par La Poste. Nous avons beaucoup appris en terme de colisage et méthodes d’expédition. Nous consacrions deux après-midi par semaine pour préparer nos commandes.

La Poste est un partenaire clé ; être identifié à La Poste et travailler en bonne intelligence avec son bureau de poste local facilite le quotidien et fait gagner un temps précieux pour déposer les colis.

Gérer la logistique en interne au début est une très bonne école. Aujourd’hui, nous avons trouvé un autre imprimeur qui imprime, emballe et expédie pour nous les livres. Cela a un coût mais va nous libérer beaucoup de temps pour, entre autres, mieux communiquer, et plus largement se consacrer au développement de notre activité.

Comment assurez-vous la relation client ?

Nous travaillons beaucoup par email. Cela permet d’être réactif tout en n’étant pas soumis au dictat des notifications. D’ailleurs j’ai réduit le nombre de notifications que je reçois. Si je fais ce métier c’est pour que ce soit sympa et les notifications ont tendance à nous contraindre. Il faut accepter que tout ne peut pas être immédiat. Un livre fait main ça prend un peu de temps, il faut l’accepter.

Nous avions, un temps, un chatbot, mais malheureusement, ces outils sont aussi propices à beaucoup d’amusement de la part de certains. Au final cela s’est avéré relativement chronophage sans générer un résultat très probant.

Si vous deviez recommencer, que feriez-vous différemment ?

Je mettrai beaucoup plus d’énergie sur les réseaux sociaux dès le début. Une belle boutique et un beau projet ça ne sert à rien si on n’est pas vu !

Sinon, c’est à peu près tout. J’avais très envie d’être à deux sur le projet ; depuis plus de 8 mois nous sommes associées avec Justine et c’est un vrai bonheur, on va vraiment plus vite sur les prises de décision et on est pleinement complémentaire. Elle veille au bon développement de l’activité, j’apporte plus le côté artistique et rêveur.

Aujourd’hui Ourson d’avril se développe bien. Notre activité ne cesse de grandir en terme de chiffre d’affaires (+60% en 2016, +180% en 2017). On a encore plein d’idées et de rêves pour faire avancer l’aventure.

Quels conseils donnerez-vous à de futurs ecommerçants ?

Il est important de tester son idée en se confrontant au marché avant d’investir trop. L’important c’est de se rendre visible et de beaucoup communiquer.

C’est très plaisant d’avoir son propre projet qu’on fait avancer au quotidien. Etre associé c’est aussi un vrai plus car on prend beaucoup de plaisir à échanger et décider à deux.

Ce qui est difficile dans ce métier c’est qu’il faut savoir tout faire et qu’il n’est pas facile de tout faire bien. L’avantage c’est que plus on avance, plus l’activité se développe, plus on peut choisir ce qu’on souhaite garder en interne, externaliser ou confier à des collaborateurs. J’espère que d’ici quelques années, je pourrai me consacrer à la création de belles histoires pour continuer à faire voyager les doudous des enfants.

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Interview menée par Anne-Sophie Kaluzinski dans le cadre de la formation continue, module E-commerce dispensé  au Cnam Pays de La Loire, le 3 avril 2018