Sophie Fleury, Directrice SEO – Agence Eskimoz, a accepté de répondre aux questions de la deuxième édition du Grand Livre du Marketing Digital. Nous vous livrons ici quelques extraits inédits de l’interview non présents dans le livre. 

 

Sophie Fleury1 /Doit-on tout miser sur Google ? 

Pour une entreprise, si toute sa stratégie dépend de Google, c’est un danger. C’est dangereux pour plein de raisons. Pour une requête donnée, il y a désormais plusieurs centaines d’affichages dans les SERPs et Google fait des mises à jour très régulièrement. On peut donc dévisser rapidement. Garder un pied hors de Google c’est important. Il faut utiliser un maximum de leviers différents.

 

2/ Le SEO est-il mort ?

Chaque année, j’ai entendu cette rengaine depuis le début de ma carrière ! Google a arrêté de fournir les mots-clés de recherche, on a cru que le SEO allait disparaître. Le Page Rank est devenu une donnée privée non publiée par Google. Dans la SERP, sont arrivés les résultats directs (par les réponses aux questions du type “quel âge a Barack Obama ?”. Et enfin, sont apparues les recherches vocales. 

D’ailleurs pour continuer dans les mythes, concernant le volume de recherches vocales, au départ un chiffre a rapidement émergé : 50% de recherches seront vocales en 2020 ! Ce chiffre a été un horizon pendant longtemps et ce que je peux vous dire, c’est qu’on n’y est pas encore ! 

Mais au final, aujourd’hui cela ne change pas grand chose. Google arrive à comprendre la diversité des requêtes, c’est cela qu’il faut avoir en tête. Google estime d’ailleurs que chaque jour 15% des requêtes sont nouvelles. Au milieu de tout cela, la recherche vocale c’est simplement une subtilité supplémentaire à prendre en compte.

Avant, il était relativement simple de faire du SEO. Aujourd’hui vous pouvez être expert sur la partie sémantique ou sur la partie technique mais être un expert global, c’est difficile, car c’est vraiment complexe. Donc le SEO n’est certainement pas mort, il est en revanche beaucoup plus complexe.

 

3/ Quand on parle de mots-clés aujourd’hui, quelle réalité cela recouvre-t-elle ?

Pour mieux comprendre le sujet des mots-clés, je vais faire un rapide historique. Dans les années 2000, le SEO, c’était relativement basique : on travaillait uniquement avec des mots-clés. 

La compréhension qu’avait Google des textes était moins fine qu’à l’heure actuelle. Il suffisait donc de créer des textes avec plein de mots-clés dedans et on était bien référencé. Souvent, on générait des pages de cette manière là de manière automatique.

A l’époque – au début des années 2010 -, on travaillait différemment le singulier et le pluriel ! On travaillait différemment les requêtes avec des prépositions comme : coiffures pour cheveux long et coiffure cheveux long. C’était facile ! On faisait un travail répétitif en pensant pour chaque mot-clé spécifique une page de contenus. Il fallait simplement caser les bons mots, c’est tout.

Désormais, Google comprend mieux les formulations de requêtes, entre autres parce que grâce à la recherche vocale elles se sont fortement développées. Et comme on est capable de formuler de plein de façons différentes un même besoin à l’oral, on regarde le halo de requêtes associé. Par exemple, Google est désormais capable de faire plus le rapprochement entre “où faire du cheval” et “où trouver un centre équestre”. 

 

4/ Dans les petites révolutions, l’EAT semble être un changement important dans l’algorithme de Google. Pourriez-vous nous en dire plus ? 

L’EAT ce sont les critères Expertise / Autorité / Trust. Google, depuis fin 2018, a fait des mises à jour pour mieux indexer des sites ayant trait à des problématiques de santé, d’argent ou liées à des domaines sensibles de manière générale. Sur ces contenus, Google apporte un soin supplémentaire à vérifier l’expertise des sites.

Ce filtre a été une révolution dans certains domaines. On sait désormais que s’il n’y a pas de caution d’un personnel médical sur un contenu ayant trait à la santé, vous pouvez perdre fortement en visibilité. Il faut que le contenu soit signé, qu’il y ait un lien vers une autre page d’un autre site internet présentant le profil du ou des experts mentionnés/signataires, que les contenus soient sourcés avec des liens. Google a besoin d’éléments de réassurance.

Par exemple, sur un des sites que je pilotais il y a quelques années, il y avait un forum. 80% du trafic du site provenait du Search. Il y avait beaucoup de discussions notamment autour de la maternité, En une nuit, le forum a perdu les ⅔ de sa visibilité en SEO. Depuis, sa visibilité SEO a chuté de moitié.

 

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Sophie Fleury dans Le Grand Livre du Marketing Digital 2ème édition (Dunod, 2020)

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